Mots clés : Friche, requalification, étude d'impact, concertation, ZAC, Mixité sociale, HQE
Méthode de travail :
Pour les besoins de cette étude de cas, nous avons tout d'abord effectué une recherche documentaire sur la requalification du projet Bouchayer-Viallet durant laquelle nous avons notamment eu accès à l'étude d'impact du projet. Nous nous sommes ensuite déplacé sur le terrain et avons rencontré certains acteurs du projet (Ville de Grenoble) afin de pleinement nous approprier les enjeux de cette requalification de friche urbaine.
A) Contexte et objectifs de la requalification du site :
Le site de Bouchayer-Viallet représente un territoire de 14 hectares dont 6 sont restés à l’état de friches industrielles pendant 20 ans. Il est situé au nord-ouest de Grenoble, longeant l’autoroute A480 et le Drac et est accessible en transport en commun. Il contenait d'anciens bâtiments industriels, des bâtiments d’activités appartenant à la ville, plusieurs bâtiments d’activités privés ainsi qu’un centre d’art. Le but de la requalification était de relier ce quartier en déperdition au centre-ville de Grenoble et de le revitaliser en créant des entreprises (60 000m² de bureaux tertiaires), en créant une synergie avec le polygone scientifique et Minatec.
En terme d’aménagement, la mixité des activités (logements, bureaux, commerces, activités sportives et culturelles) et la mixité sociale (création de logements sociaux) devaient être de mise, tout en maintenant un niveau d’exigences environnementales élevé (normes HQE) et en conservant le patrimoine bâti intact. Le réaménagement de ce quartier du quartier s’appuie également sur une transformation des comportements et modes de vie, notamment avec une place de la voiture limitée au profit des modes de transports doux. Enfin, le projet comportait également une dimension politique, avec le souhait de renforcer les relations entre communes en mutualisant des équipements présents.
B) Acteurs, procédés et réalisation du projet :
Le premier des acteurs à avoir mis sur pied le projet d’aménagement est la Mairie de Grenoble, et plus particulièrement le service économie auquel le projet a été confié.
Une démarche de concertation, réunissant les acteurs du projet dont les habitants du secteur, avec la mise en place de réunions et les responsables de projet a mis au point une communication importante pour faciliter l’accès à l’information.
En 2003, cette démarche a abouti en 2003 à la validation d’un programme d’aménagement où la mixité est l’axe principal du projet et à la création d’une équipe de projet multidisciplinaire est mise en place.
En 2004, le conseil municipal tire un bilan de la concertation et une ZAC est créée. L’aménagement du site est alors confié à la SEM Grenoble 2000 (aujourd’hui devenu Innovia) via une convention publique d’aménagement.
Une des premières étapes est la dépollution du sol, après de longues années d’activités industrielles ayant laissé un héritage incompatible avec une zone de vie. Par la suite, les réseaux, voiries et les espaces publics sont mis en place, avec toujours l’idée de favoriser la vie du piéton. Pour finir, la SEM commercialise les charges foncières aux promoteurs de logements, de bureaux et d’équipement publics.
Concernant la cohérence du projet Bouchayer-Viallet avec le territoire grenoblois, la ZAC est en accord avec le schéma directeur d’aménagement de l’agglomération, définissant ce secteur comme une zone d’enjeu orienté vers l’innovation économique. Quant au plan d’occupation des sols (POS), le site de Bouchayer-Viallet est classé en zone UH1 et UH2. Ce qui signifie que la zone doit être exclusivement occupée par des équipements publics ou scolaires, les logements étant proscrits. Au niveau financier, le coût de l’opération restant à la charge des collectivités une fois les recettes déduites des dépenses est de 3,6 millions d’euros qui ont été revenus à la baisse avec l’apport des subventions de l’Union Européenne (du programme d’initiative communautaire (PIC) URBAN.
C) Bilan du projet et critique :
Malgré un bilan positif, le projet Bouchayer-Viallet a soulevé quelques interrogations et entrainé quelques impacts négatifs. Ceux-ci concernent notamment les eaux superficielles et souterraines (augmentation du ruissèlement) et les rejets polluants, en conséquence des travaux effectués mobilisant des matériaux alluvionnaires et la proximité du Drac. En termes de nuisance sonore, la présence immédiate de l’autoroute peut également être problématique pour les logements les plus exposés. Concernant les points positifs du projet, celui-ci intègre de façon efficace le site dans le paysage urbain (plantation d’arbres, création d’espaces verts…). La place importante laissée aux modes de transport doux et la limitation de l’automobile sont également une réussite de l’aménagement.
Apport personnel du présent travail :
Cette étude de cas m'a tout d'abord permis de me familiariser avec les procédés d'un projet d'aménagement du territoire (Etude d'impact, Convention publique d'aménagement...). Ensuite, cela m'a offert la possibilité d'avoir une première approche d'un cas de renouvellement urbain, élément aujourd'hui important dans un contexte de redensification de la ville et de reconstruction sur elle même. Enfin, ce travail a permis de développer mon sens critique en confrontant la théorie de ce projet à sa réalisation effective.
77 chemin des Buissières. 38340 VOREPPE
06-42-14-04-76